Les peintures aborigènes retranscrivent des sortes de vues aériennes du paysage, représentant ainsi les créations terrestres réalisées par le passage de ces êtres fondateurs du temps des rêves (dreamtime-Jukurrpa). Ces êtres sont souvent une combinaison de créatures animales aux mœurs humaines et les traces de leurs passages témoignent de leurs aventures terrestres, transmises oralement sous forme de pistes chantées, ont façonné le paysage (lit de rivière, colline, point d'eau, etc...).
Un certain nombre de symboles sont utilisés comme des codes graphiques et sont souvent basés sur le principe des empreintes. Les pistes, représentées par des lignes droites ou sinueuses, relient des lieux souvent symbolisés par des cercles concentriques. Les êtres fondateurs du temps des rêves sont quant à eux représentés par les traces qu'ils ont laissé au sol: des flèches pour les émeus, deux crochets pour les kangourous, des rhizomes pour le Peuple Igname, des demi-cercles pour tout héro ou héroïne qui s'est assis par terre (marques déposées dans le sable par les jambes lorsque assis en tailleur). Ces symboles sont utilisés par les peuples du désert central de l'Australie. Au nord, sur les terres d'Arnhem, les symboles se retrouvent au travers de la technique des "diamants et maillages", sorte d'empreinte stylistique propre à chaque tribu, à l'image des Tartans pour les différentes familles écossaises.