Septembre 1995, après plusieurs jours de piste poussiéreuse ocre rouge, nord ouest de l'Australie Occidentale, nous arrivons au Karijini National Park. Paysage typique du bush australien, terre rouge parsemée d'arbustes de petites tailles et de touffes d'herbes piquantes, le spinifex. Il fait 40°C, nous nous arrêtons au centre culturel aborigène du parc.
Fidèle à mon habitude j'essaie tous les didgeridoos et passe un temps fou devant les peintures exposées, comme hypnotisé par cet art premier contemporain. Je repars de là avec mon premier didgeridoo sous le bras. Ce n'est pas le meilleur instrument du monde, mais il est superbement peint et la symbolique est intéressante.
Rouge et noir, il arbore les couleurs de l'Australie et de la peau de ses habitants originels. Des cercles concentriques représentent des lieux sacrés du Temps des Rêves (dreamtime). Une piste tracée par le grand goanna (deuxième plus grand lézard au monde) va de bas en haut de l'instrument. Les vies humaines et animales cohabitent sur fond de terre rouge ocre typiquement australienne.
Je ne sais pratiquement pas en jouer à ce moment là, mais je suis conquis par cet instrument aux sonorités étranges et représentations picturales troublantes.
Une passion était née, comme un virus qui venait de me contaminer, mais je ne le savais pas encore.
Depuis, les voyages en Australie se sont succédés, ramenant toujours de nouvelles peintures et didgeridoos, me permettant de comprendre à chaque fois un peu mieux cette culture millénaire, comme une pièce supplémentaire d'un gigantesque puzzle qui se complète petit à petit.
Lors de mon dernier voyage, séjour passé dans une communauté Yulngu du nord de l'Australie (arnhem Land), l'envie de partager cette découverte s'est faite sentir, d'où la naissance de ce site.
Outre la galerie de toiles, vous trouverez un certain nombre d'informations concernant l'art et la culture aborigène, pour vous aider à mieux comprendre son mécanisme. Bien entendu cela reste une simple introduction...
Bienvenue aux Temps des Rêves !
Jérôme THOMAS